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Le coeur de la forêt

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Le coeur de la forêt Empty Le coeur de la forêt

Message par Lucianna Contini Ven 11 Aoû - 19:58

Au coeur de la forêt vous pourrez profiter du "silence" afin de vous ressourcer et faire le point sur vous ou votre vie. Ou vous pourrez juste vous balader sous le couvert des arbres.

Le coeur de la forêt Coeur_10
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Le coeur de la forêt Empty Souvenirs ou retrouvailles

Message par Lucianna Contini Mer 8 Nov - 20:12

[Début Septembre]

Cela faisait plusieurs mois que la jeune femme était de retours ici, qu'elle travaillait dans un bar sordide et qu'elle, avec ruse, habilité et discrétion avait réussi à ne pas se faire repérer par ses vieilles connaissances. Et nous y voilà, on était le 10 septembre, l'été touchait à sa fin, les jours commençaient à se raccourcir gâce à ça la chaleur était moins accablante le matin ou en soirée. Ce qui, il ne faut pas mentir, était bien agréable pour l'Italienne. Pour elle, après avoir passé près de trois ans en Angleterre, le climat de sa ville natale avait été difficile à supporter notamment lors de ses séances de courses journalières. Pour cela qu'enfin, vêtue d'un simple short noir, d'un débardeur qui moulait ses formes, de la même couleur et de ses baskets, la brune avait mit sa musique dans ses oreilles, ses lunettes sur les yeux et s'était dirigée vers les bois situés à l'est de la ville.  Une fois sur place, Lucianna mit une chanson de vieux rock anglais et commença à slalomer entre les arbres, hors des chemins tout tracés pour les balades. Oublieuse de ses souvenirs qui ne cessaient de la hanter depuis des années, ainsi que ces remords et sa honte Lucianna avala les kilomètres sans même s'en rendre compte, elle s'était enfoncée au coeur du bois jusqu'à se retrouver au rocher ou elle avait passé tant d'heure avec Gabriele lorsqu'ils étaient enfants et aussi proche que deux jeunes qui se connaissent depuis toujours puissent l'être. Avant que tout ne change et qu'elle quitte la ville, ce jeune homme avait été un pilier sur lequel elle s'appuyait plus qu'elle n'aurait dut. Sa douceur, son air rêveur, son intelligence avait charmé l'adolescente qu'elle était,  tout autant que la beauté physique de son ami. Sa famille et lui étaient les seuls qui lui avaient été dur de quitter sans jamais donner de nouvelles, mais elle avait tenue bon, même maintenant qu'elle était de retours, la bella n'avait pas tenté de les recontacter, elle avait fuit les lieux ou ils auraient pu se trouver en faisant taire ses sentiments, écoutant sa raison et bâillonnant encore plus son cœur.  Seulement,  à ce moment précis, en s'asseyant sur le rocher, la Contini s'autorisa à songer à eux et son amour pour chacun d'entre eux.

*Gabriele, papa, Angelo... Vous ne le saurez pas, vous ne devrez pas le savoir mais je suis prêt de vous, je ne vous ai jamais oublié et il m'a été difficile de vous quittez.. Mais maintenant je n'ai plus peur, je me vengerais.. Il le paiera !!! Et même si je ne suis plus celle que vous avez connu, je suis devenue une version moi de même bien plus forte et déterminée qu'avant. Vous finirez par le voir un jour.. Je vous le promet. ! *


Rassérénée par ses pensées, la jeune femme se perdit dans la contemplation du jour déclinant sur la cime des arbres, ce soleil couchant amenant la quiétude du crépuscule et l'apparition des premières étoiles. Elle pourrait rester éternellement allongée sur ce rocher à regarder la magie de ce passage de la lumière à l'obscurité et vice versa, tant cela la ramenait à se souvenir de doux moments rien qu'à elle, et son amour de jeunesse, qu'elle n'avait jamais vraiment pu oublier.
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Message par Brookesia Lambertoni Mar 23 Jan - 14:13

[Début Septembre]

Brookesia n'avait pas pu aller courir ce matin-là : une réunion importante l'avait retenue à la Casa de la famille Lambertoni. Elle avait donc repoussé son jogging quotidien à plus tard, car, après tout, elle n'était pas obligée de le faire tôt le matin, n'est-ce pas ? La belle brune avait donc passé la journée à se réjouir à l'idée de pouvoir aller se dégourdir les jambes. En fin de journée, elle avait enfilé sa tenue et s'en était allée, traversant Ardenza telle une flèche que rien ni personne ne pouvait arrêter. C'était l'un des rares moments où aucun garde ne la suivait, mais elle ne se leurrait pas : elle apercevait de temps à autre des hommes de son frère caché dans un véhicule à l'angle d'une rue ou l'observant derrière un journal. Il fallait dire qu'elle suivait toujours le même chemin, et qu'il était donc facile pour eux de savoir par où elle allait passer. Quoiqu'il en soit, Brookesia n'y prêtait guère attention : elle avait appris, avec le temps, à supporter la sur-protection dont l'accablait son frère. Elle comptait cependant s'entretenir prochainement avec Sebastiano à ce sujet, car elle commençait gentiment mais sûrement à en avoir ras le bol d'être observée partout où elle allait.

Tandis qu'elle suivait docilement le parcours qu'elle empruntait habituellement, Brookesia vit au loin la forêt. Elle n'avait jamais pensé à aller courir là-bas, trouvant l'endroit bien trop fréquenté en début de matinée par des coureurs qui, comme elle, aimaient commencer leur journée par un bon bol d'air frais. Mais à cette heure-ci l'endroit devait être presque vide, non ? Voulant en avoir le coeur net, la brune bifurqua et s'enfonça dans la forêt où elle avait l'habitude, lorsqu'elle était encore enfant, d'aller jouer avec ses quelques amis. Tout en courant, elle croisa quelques familles à la lisière de la forêt qui retournaient en direction de la ville : sans doute lesdites familles avaient-elles passé l'après-midi à se promener dans le bois. C'est alors que Brookesia eut une envie soudaine : celle d'aller se rafraîchir le visage à la rivière. Deux options s'offraient à elle : la première était celle d'emprunter le chemin qu'elle suivait docilement depuis le début, la seconde était de couper à travers la forêt. La seconde étant plus rapide, elle quitta le sentier et s'enfonça dans la fraîcheur du lieu, progressant à travers les troncs imposants des arbres qui l'entouraient.

L'italienne connaissait l'endroit comme sa poche : à force de parcourir la forêt durant sa jeunesse, elle avait fini par connaître les moindres recoins du lieu. La brune continuait son avancée jusqu'à ce que son pied glisse sur une branche humide : Brookesia s'étala de tout son long, tordant sa cheville au passage. Jurant dans toutes les langues qu'elle connaissait à travers ses dents, elle se releva tant bien que mal et remarqua alors quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qu'elle n'avait pas remarqué : une silhouette était installée sur le rocher tant fréquenté par les jeunes couples à la recherche d'un peu d'intimité et des enfants s'imaginant dans le rôle de grimpeurs experts. S'approchant sans bruit de l'endroit pour voir si elle connaissait cette personne esseulée, Brookesia se cacha derrière un tronc d'arbre et plissa ses yeux pour mieux voir. Etait-ce... Non... Ce n'était pas possible ! Elle était partie, elle avait quitté Ardenza du jour au lendemain, elle était partie à Londres, elle... Elle ne pouvait pas être de retour ! Si ? S'apprêtant à sortir de sa cachette, la brune fut stoppée dans son élan par l'arrivée d'une personne qu'elle ne s'attendait pas à voir ici : son cousin. Il ne semblait pas l'avoir remarquée, s'approchant de la jeune femme qui ressemblait tant à Lucianna. Mais... Était-ce elle ?
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Message par Lucianna Contini Dim 28 Jan - 17:45

Cela faisait maintenant un long moment que la bella était allongée sur « son » rocher, plusieurs heures, qu'elle observait le ciel passé du bleu au rosé pour ensuite devenir orange, doré et s'assombrir. La plénitude qu'elle ressentait à l'instant T, elle ne pensait jamais pouvoir la ressentir à nouveau sur ces terres de son passé. En même temps en y réfléchissant bien, rien de plus logique. Cet endroit, son refuge, était lié à pleins de bons souvenirs, des souvenirs que malgré son cœur mort, elle chérissait. Le doux sourire planant involontairement sur son visage en était la preuve, ici, elle avait le sentiment d'être à nouveau cette insouciante adolescente, venue s'isoler ou profiter du temps qu'elle passait jadis avec celui qui apaisait ses craintes, celui qui la faisait se sentir entière et normale. Car dans cette petite ville qu'était Ardenza, bien avant sa fuite, elle était déjà un peu à part, la pitié ou compassion, appeler ça comme vous le souhaitez, n'avait pas faibli quand les gens la regardait. Tous restait attristés du décès de Pia, et très certainement malgré eux, les villageois le montraient à la brune tout le long de son enfance. En se remémorant cela, elle fut prise de haine envers elle, car son départ précipité avait du accentuer cet effet, Angelo et leur père avait du en avoir des regards en biais, des chuchottements sur leurs passages. Comment avaient ils réagient ? Comment son petit frère avait il supporter cet abandon de celle qui se rapprochait le plus d'une mère pour lui ?

*Je suis tellement navrée Angel', j'espère tellement que tu n'ai pas trop souffert, mais de ce que j'ai vue, des renseignements que j'ai pu avoir, tu as bien avancé, tu continue ta vie tel l'ange que tu as toujours été.. Pourras tu me pardonner un jour ?? *

Se redressant en position assise, Lucianna fut prise de frisson. Etait-ce dût à la fraicheur du crépuscule ou à ses sentiments de tristesse et de haine qui la submergèrent une fois encore. Chose un peu trop fréquente depuis son retours. Persuadée d'être seule dans son sanctuaire, la demoiselle, ne réfreina pas ses larmes. Seulement manque de chance pour elle, des bruits de pas se firent entendre non loin d'elle, s'en préoccupant pas, car il était courant que des joggeurs soient à proximités, elle baissa juste la tête entre ses jambes. Sa casacade de cheveux brun, presque noir, camouflant totalement son visage, elle ne comprit pas tout de suite que quelqu'un s'approchait plus que necessaire de son petit coin de paradis et donc de la jeuen femme. Malheureusement pour cette personne, la Contini, quand elle eut comprit ne réagit guère de façon sympathique.

La forêt n'est elle pas assez grande pour que vous alliez marcher ailleurs, vous ne comprenez donc pas qu'à ma posture je ne souhaite avoir personne près de moi ?!

La hargne était largement perceptible dans sa voix, mais sans se laisser démonter le voyeur continua de s'avancer. Par colère elle sauta de son rocher, et fit face à l'inconnu, prête à en découdre avec celui ou celle qui osait l'importuner. Rien ne se passa comme prévue, cependant. En effet, quelle ne fut le choc pour cette âme solitaire de lever les yeux et reconnaître un vestige de son passé si lointain et pourtant plus proche que jamais. La surprise fut malgré tout de bien courte durée. Reprenant son attitude froide et hostile ainsi qu'une voix dure, elle n'épargna pas le jeune homme qui s'était arrêté à seulement quelques pas d'elle.

*Que fout il ici celui là ?! Comment à t'il su ? Ca ne peut être un hasard ?!!! *

Avant qu'elle n'est put une fois de plus parler, lui ouvrit la bouche. Sa voix douce, et pourtant plus rauque que dans les souvenirs de la demoiselle, semblait refléter une joie sincère et en même temps crédule.

Alors c'était vrai.. Tu es bien revenue.. Quand ? Comment ? Et pourquoi ?

Devant le silence de plomb de la brunette, il fit quelques pas vers elle ce qui la força à reculer du même nombre.

Bonsoir Ferrucci... En quoi cela peut il être t'intéresser ? Et comment as tu fais pour savoir que je serais ici ? A mais oui.. Tu as du le savoir par ton cher frère.. Toujours autant incapable de fermer sa grande gueule celui là ! Quand aux pourquoi je suis partie, puis revenue, cela ne te regarde en rien.


Lucianna faisait exprès de lui parler froidement, alors qu'au contraire, elle n'avait qu'une envie, celle de se jeter dans ses bras. Il lui fallait à tout prix éviter qu'il se rapproche d'elle, qu'il sache tout, elle préférait qu'il la déteste, qu'il soit en colère plutôt que lui redonner envie de la protèger, de se mêler de tout ce qui la concernait. Ce beau brun, qui par ailleurs était encore plus attrayant physiquement qu'à l'époque, elle ne pourrait supporter de voir de la pitié et encore moins ce sentiment qui les unissaient avant dans ses yeux. Son attaque, sembla fonctionner, ce qui lui serra le cœur. Luc' savait qu'elle avait raison d'agir ainsi, mais voir qu'elle le blessait était plus dur qu'elle ne l'aurait cru. Seulement c'était pour son bien à lui, il ne pouvait interférer dans ses histoires, il se mettrait en danger face à son cousin, si ce dernier le savait de près ou de loin lié au projet de la bellissima.

Luci'..

Il tendit la main, et elle tressaillit tant à son geste qu'à l'entente de ce diminutif que lui seul pouvait lui donner sans qu'elle se braque. Manque de pot, il le remarqua, ce qui lui fit baisser le bras mais s'avancer encore d'un pas, et elle se retrouva acculer contre le morceau de pierre.

Ton insolence est encore plus problématique que lors de ton adolescence.. Tu sembles avoir tellement changer.. Qu'a t il bien pu t'arriver lors de ton périple pour que tu reviennes comme ça ? D'ailleurs tu as raison, je me demande pourquoi tu es partie. Et sache que même si Angelo, m'a avoué t'avoir vue, il ne m'est pas venu à l'esprit de te faire suivre, ou je ne sais quelle chose tu as pu imaginer. Sache que je viens très souvent là, cet endroit est toujours aussi précieux à mes yeux qu'il l'était au tiens il y a bien des années.. Quand  nous, quand nous étions..

Détournant le regard, comme pour ne plus en entendre d'avantage, la demoiselle fut forcer de regarder à nouveau vers Gabriele, ou du moins un peu derière lui, elle voyait arriver un autre fantôme du passé. Un ou plutôt une, qu'elle avait déjà affronté à Londres, ou d'ailleurs elle avait put la fuir. Mais elle la connaissait bien cette fille aussi, elle savait très bien que la nouvelle opportuniste n'avait pas oublié l'avoir vue la bas. Gabriele, qui avait remarqué les yeux plissés, ainsi que la colère qui passait sur le visage de son interlocutrice s'était retourné pour voir ce qui occasionnait cela, en plus de lui même. Il ne put s'empêché de sourire de façon indulgente façe à la nouvelle venue.

Brook', mi bella. Tu fais ta course bien tard, et loin de ton parcours habituel, que fais tu dans les bois ? Ton frère ne va pas apprécier, tu t'en doutes..

Lucianna crispa les mains à plusieurs reprise en voyant, ce qui se rapprochait le plus d'une amie, venir vers eux de sa démarche de petite reine La jeune femme en profita pour jeter un regard noir à Gab' qui parlait à sa cousine comme si cela était une charmante petite réunion d'anciens amis et qu'elle était la bienvenue pour se joindre à eux.

Mais merde.. Ils se sont donné le mot ou quoi?! Peuvent pas me foutre la paix tous autant qu'ils sont ?! Le prochain sera qui? Seb? Mon frère? Mon père? Ou l'autre encu**

Pestant à voix basse pendant une seconde, Lucianna finit par revêtir son impeccable masque de froideur, et de détachement vis a vis de ses compagnons d'enfance.

J'ai mis les paroles de Gabriele en bleu foncé et en comic sans MS
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Message par Brookesia Lambertoni Mar 30 Jan - 0:28

Bien décidée à rester dans l’ombre, du moins pour un moment, l’italienne s’effaça comme elle savait si bien le faire. Le camouflage étant pain quotidien pour le caméléon qu’elle était, c’était pour Brookesia un jeu d’enfant que de se rendre invisible aux yeux de tous. Tandis que le cousin de cette dernière, Gabriele, était en train de s’approcher de la Belle Esseulée, cette dernière s’exclama :

« La forêt n’est-elle pas assez grande pour que vous alliez marcher ailleurs, vous ne comprenez donc pas à ma posture je ne souhaite avoir personne près de moi ?! » 

Il n’y avait plus de doute : c’était bel et bien Lucianna ! La fille Lambertoni aurait reconnu sa voix entre mille. La Revenante s’était exclamée de telle manière que sa colère, où une certaine agressivité s'alliait sans aucun doute à une forme d’acharnement, était presque palpable. Brookesia était certaine que la brune avait été seule bien assez longtemps... Elle n’aurait pas su dire pourquoi ni comment, mais elle avait cette impression que la jeune femme agacée avait passé beaucoup de temps sur ce rocher : assez du moins pour le défendre comme s’il s’agissait d’un territoire qui lui appartenait, ce qui n’était bien évidemment pas le cas. La forêt était un lieu publique. La personne qui s’approchait en cet instant en direction du rocher aurait pu être n’importe qui : un vieillard perdu ou un enfant jouant à cache-cache dans les bois. Et si Brookesia savait qui avait troublé la tranquillité de la jeune femme, cette dernière l’ignorait encore, car elle n’avait même pas lancé le moindre regard au nouveau venu avant de laisser sa hargne éclater. Se serait-elle excusée s’il s’était agi d’un enfant ? La Lambertoni en doutait.

La Revenante haut perchée quitta son perchoir pour faire face à Gabriele. Brookesia, quant à elle, toujours dissimulée dans son environnement, ne rata pas une miette de l’échange. Depuis là où elle était, elle voyait son cousin aux trois-quarts ainsi que le profil de Lucianna. Comme à chaque fois qu’elle avait vu cette dernière s’énerver, elle l’avait trouvée momentanément... effrayante, pour ne pas dire totalement flippante. Son visage déformé par la colère avait, pendant l’espace d’un instant, perdu de son envoutante beauté qui faisait tant parler d’elle au village. Le cousin de la Voyeuse ne s’arrêta pas pour autant. Il continua d’avancer jusqu’à ce qu’il se retrouve à quelques pas de l’italienne dont l’agacement inscrit sur son visage laissa place à la surprise.  Elle ne s’attendait sans doute pas à le voir ici. Brookesia elle-même se demandait ce qui avait mené son cousin à se rendre dans pareil lieu... Lucianna fit rapidement disparaitre son étonnement derrière un masque de neutralité. Elle semblait vouloir parler, sans doute pour envoyer le jeune homme balader, mais elle fut coupée dans son élan par ce dernier qui n’hésita pas à l’interroger :

« Alors c'était vrai.. Tu es bien revenue.. Quand ? Comment ? Et pourquoi ? »

Quittant des yeux la scène un instant pour faire passer la douleur ressentie dans sa cheville, Brookesia ne vit pas son cousin avancer et l’italienne reculer. En relevant la tête, elle remarqua cependant qu’ils s’étaient l’un comme l’autre déplacés. Lucianna brisa finalement le silence qu’elle avait laissé s’installer. En l’entendant parler, Brookesia eut l’impression qu’elle feignait une froideur forcée. Voici les paroles prononcées par la Revenante agacée :

« Bonsoir Ferrucci... En quoi cela peut-il t'intéresser ? Et comment as-tu fait pour savoir que je serais ici ? Ah mais oui... Tu as dû le savoir par ton cher frère... Toujours autant incapable de fermer sa grande gueule celui-là ! Quant au pourquoi je suis partie, puis revenue, cela ne te regarde en rien. » 


Brookesia reconnaissait bien là son amie d’enfance, quoiqu’elle parlait désormais avec encore plus de mordant que par le passé. Malgré la froideur apparente de la belle brune, Gabriele ne fit pas demi-tour. La fille Lambertoni se rappelait que, durant leur enfance, son cousin et Lucianna entretenait une relation... spéciale. Certes, la plupart des garçons du village apportaient une attention toute particulière à la brune, mais il était rare qu’elle s’ouvre à eux comme elle s’ouvrait à Gabriele. Du moins, tel était le ressenti de Brookesia concernant leur relation. Peut-être s’était-elle fait des films. Ou peut-être pas... Quoiqu’il en soit, ils avaient désormais tous grandi et, bien que les souvenirs d’enfance courraient encore les rues, ils étaient désormais de jeunes adultes. Même si certains étaient restés fidèles à eux-mêmes, d’autres avaient vu ce qui les caractérisait jusqu’alors s’accentuer avec le temps ou, au contraire, disparaitre pour laisser place à d’autres traits de caractère. Après avoir prononcé le diminutif dont il avait affublé la brune par le passé, Gabriele tendit une main vers cette dernière. Lucianna recula à nouveau, ce qui ne manqua pas d’étonner Brookesia.

« Luci’... Ton insolence est encore plus problématique que lors de ton adolescence... Tu sembles avoir tellement changé... Qu’a-t-il bien pu t'arriver lors de ton périple pour que tu reviennes comme ça ? D’ailleurs tu as raison, je me demande pourquoi tu es partie. Et sache que même si Angelo m'a avoué t'avoir vue, il ne m'est pas venu à l'esprit de te faire suivre, ou je ne sais quelle chose tu as pu imaginer. »

Les déplacements incessants des deux italiens firent que Brookesia voyait désormais la jeune femme aux trois-quarts tandis que son cousin lui apparaissait de profil. Lucianna était acculée contre le rocher sur lequel elle se trouvait quelques minutes seulement auparavant. La fille Lambertoni se rappelait s’être posée la même question que son cousin : pourquoi la brune avait-elle si brusquement quitté Ardenza ? Elle ne pouvait s’empêcher de repenser au bref échange qu’elle avait eu avec Lucianna à Londres. Elle s’y était rendue pour des raisons personnelles et s’était retrouvée nez à nez avec son amie d’enfance. Cette dernière avait semblé surprise et mal à l’aise de voir Brookesia, mais la jeune femme l’avait tout de même questionnée... En vain. Lorsqu’elle s’était rendue compte qu’elle n’en apprendrait pas plus, du moins, pas à ce moment-là, la fille Lambertoni n’avait pas insisté, précisant qu’elle serait toujours une oreille attentive dans le cas où Lucianna changeait d’avis et décidait de se confier à quelqu’un. La belle brune s’était ensuite volatilisée et Brookesia ne la revit plus. Tandis qu’elle repensait à cet épisode, la conversation entre les deux italiens se poursuivait :

« Sache que je viens très souvent là, cet endroit est toujours aussi précieux à mes yeux qu'il l'était aux tiens il y a bien des années... Quand nous, quand nous étions... » 

Brookesia ne pouvait pas, ou plutôt, elle ne voulait pas, en entendre plus. La conversation prenait une tournure bien trop personnelle pour qu’elle assiste à pareil dialogue. Elle aurait pu partir, il est vrai, mais elle trouvait plus correct de manifester sa présence aux deux autres. Elle se montra donc, quittant la fraîcheur de l’ombre pour apparaître en pleine lumière. Ses douleurs à la cheville n’étant désormais plus qu’un vague souvenir, elle rejoignit les deux italiens en gambadant presque. Brookesia n’aurait pas su dire qui de Gabriele ou de Lucianna l’avait vue en premier. Quoiqu’il en soit, ce fut le jeune homme qui prit la parole, l’accueillant d’un chaleureux surnom. Il fit ensuite remarquer qu’elle courrait bien loin de son parcours habituel, ce qui était parfaitement vrai. Il la questionna concernant sa présence dans les bois, mais, avant que la jeune femme n’ait eu le temps de lui répondre, il ajouta une phrase qui aurait pu lui faire grincer des dents si elle n’avait pas su gérer ses émotions.

« Brook', mi bella. Tu fais ta course bien tard, et loin de ton parcours habituel, que fais-tu dans les bois ? Ton frère ne va pas apprécier, tu t'en doutes... »  

« Quand comprendras-tu, mio caro cugino, que ma position me dispense de demander quelle que permission que ce soit à qui que ce soit ? Je n’suis pas un putain d’clébard  qui doit aboyer devant la porte pour faire comprendre qu’il a besoin de sortir et qu’on retient avec une putain d’laisse, c’est clair ? »

Brookesia laissa ses questions cinglantes et réthoriques claquer dans l’air. Même si elle avait appelé son cousin par un surnom affectueux, le reste de ses paroles et son regard des plus noirs contrastaient avec cette tendresse familiale. Le fait qu’il puisse penser, lui, un membre de sa propre famille, que la jeune femme devait craindre les volontés de son frère mena Brookesia à penser que certaines choses devaient être mises au clair au sein de sa famille, et ce, au plus vite. Bien que les paroles de son cousin avait fait réagir la brune, cette dernière n’avait rien manqué du regard sombre que Lucianna avait lancé à Gabriele. Selon l’analyse de la fille Lambertoni, ce regard accompagné de la crispation qui s’était apparemment emparée de la jeune femme ne pouvait signifier qu’une chose : la situation ne lui plaisait guère. Brookesia ne s’attendait pas à ce que son amie d’enfance lui tombe dans les bras, loin de là, étant donné qu’elles n’étaient toutes les deux pas très tactiles, mais elle espérait au moins un sourire ou une parole de salutation. Seul un marmonnant ponctué de mots grossiers s’était échappé des lèvres de la brune.

« Quant à toi...
, s’exclama Brookesia en se retournant vers Lucianna d’une façon plus impétueuse qu’elle ne l’aurait voulu, bon retour parmi nous. Ne penses-tu pas qu’il serait judicieux de montrer à ta famille que tu es de retour avant que quelqu’un... Ouvre sa grande gueule ? »

La belle brune se cachait à nouveau derrière une neutralité qui ne lui convenait guère, rendant sa beauté naturelle moins envoutante. Brookesia avait cité consciemment les mots que Lucianna avait employés auparavant pour qualifier le frère de Gabriele. C’était sa manière à elle de leur faire comprendre qu’elle était là depuis le début. Elle aurait pu se montrer plus chaleureuse, mais le comportement de son amie d’enfance ajouté aux paroles prononcées par Gabriele ne lui donnait pas envie de se montrer plus aimable. Elle avait même hésité à tourner les talons après avoir questionné Lucianna, mais elle s’était ravisée, attendant de voir si la belle brune était enfin prête à se confier à eux. C’était sans doute le moment ou jamais... Elle était entourée des deux personnes qui, aux yeux de Brookesia du moins, avaient été les plus proches d’elle avant son départ. Elle n’allait bien évidemment pas la forcer à leur dévoiler quoique ce soit, mais la fille Lambertoni n’allait certainement pas se mettre à genoux et la supplier pour qu’elle explique sa fuite.  
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Message par Lucianna Contini Mar 30 Jan - 22:31

De voir Brook et son cousin se chamailler de la sorte, amusa intérieurement la bellissima ce qui eut pour effet de diminuer un peu la neutralité de son visage. Du moins le temps qu'ils ne la regardaient pas. Du coin de l’œil, elle observa Gabriele sourire du petit coup de nerfs de Brookesia quand cette dernière se tourna vivement en direction de la Contini et lui parla plus sèchement de chose qu'elle ne comprenait pas.

* Et on me parle de mon insolence après ça.. Et de quels droits elle me parle de ma famille ?! Elle pense sincèrement que ca changera quoi que ce soit ? N'a t'elle pas comprit à Londres, la prespicacité n'est vraiment pas dans son tempérament... *


D'une voix un peu plus aimable que précédement mais d'ou pointait, de façon intentionnel, de l'ironie.

Ma chère Brookesia.. Même si je te considérais comme une amie lors de notre enfance, alors que pleins d'autres avait plus peur de toi qu'autre chose. J'aimerais savoir.. Simplement au nom de notre amitié..Quand arriveras tu as te mêler de ce qui te regarde ? Si ma famille ne sait pas que je suis dans votre village, c'est qu'ils n'ont pas besoin d'être mit au courant. Vous même vous n'avez apprit ma présence que cette semaine, alors que je suis revenue au début de l'été. Crois moi, si je voulais que quelqu'un sache ma présence, j'aurais fais en sorte d'aller à la rencontre des gens ou de me faire voir par toute les grandes gueules qui n'auraient su garder pour eux une chose aussi inconcevable que mon retours. Mais comme tu te doutes j'ai de bonnes raisons de n'avoir rien dit que ce soit à mon retours ou lorsque nous nous sommes vue il y a près de un an de ça.

La brune, savait que son ancienne amie n'insisterait, et que Gabriele qui tiqua sur la secrète rencontre des deux filles à l'étranger, lui voudrait percer ce que sous entendait Luc'. Pour cela que cette dernière ne devait pas le regarder de trop prêt, qu'il ne devait pas s'approcher. Car à lui, elle ne pourrait le cacher indiffinement. Ce fut bien entendu, ce qu'il fit, il s'approcha la main tendu. Lucianna  cherchait un moyen de braquer suffisament ses interlocuteurs, quitte a subir les foudres de celui qu'elle considrait comme un frère, qu'elle ne fit pas attention que le Ferrucci s'tait autant approcher. Lorsqu'il lui toucha l'épaule, elle ne put se retenir. Elle sursauta, et dégagea la main du jeune homme violement, ce qui le fit vaciller. D'une voix à nouveau glaciale, le regard hanté par ce souvenir, et le corps prit de tremblements, elle s'adressa à lui.

Je t'ai dis de ne pas me toucher. De quel droit oses tu poser tes mains sur moi ?!!! Tu n'as pas le droit.. Ne t'avises plus jamais de faire ça. Surtout de façon si vicieuse. Vous n'avez pas apprit un minimum de bienséance ? Ne pas toucher quelqu'un sans qu'il ait, même de façon tacite montrer son accord ?

Si elle n'avait pas été prise par surprise de sentir la douce main de Gab' sur elle, la serveuse du Marcella aurait réussit à contrôler sa réaction, elle avait réussit pendant des années, même le sexe n'était plus vraiment un problème pour elle. Mais là.. L'italien, le village ce sentiment de ne pas avoir le contrôle.. Rien ne pouvait plus la ramener à ce moment.

*Je n'aurais pas du revenir, je ne suis pas encore prête.. Je n'arrive même pas à ce que Gab' me touche, je ne pourrais pas me laisser assez approcher par Sergio si même mon Gabriele ne peux me faire avoir une telle crise. Fais chier !!!*

La bellissima commença à contourner le rocher à reculons afin de s'éloigner le plus vite possible de eux deux. Ce qui clairement n'était pas au goût de Gabriele, qui s'était remit bien vite de sa violente réaction et la regardait à présent tel un animal blessé et apeuré. Tout ce dont elle avait horreur.!

Luci', arrête. Tu ne fuiras pas une fois de plus ! Tu n'as pas le droit de nous refaire vivre cet enfer. Penses à nous tes amis. Penses à ton père. Et bordel, penses à ton frère. J'ai gardé un œil sur lui, j'ai toujours essayer de le tenir éloigné des ennuis, mais il a besoin de toi. Il est devenu un ado, mais il reste un garçon qui a besoin de toi. L'as tu ne serais qu'aperçue ? As tu une idée à quel point cela a été dur pour lui ?

Il était rare dans le passé d'entendre gabriele s'exprimer avec des injures et cela étonna un peu la bune d'entendre le mot bordel dans sa bouche. Mais ce qui la stoppa ce fut quand il parla de son frère, son adorable petit frère, et la pointe de colère qui avait percer dans les yeux de son ami quand il lui demanda si elle avait vue Angelo.

Comment peux dire cela... Sache que je vous ai épargné l'enfer. Ma famille.. ainsi que la votre se porte bien mieux sans moi. J'ai protégé mon petit frère en partant, et je le ferais à nouveau si je ne suis pas capable d'affron.. De faire mieux que cela. Sa vie sauve, c'est tout ce qui m'importe. Si j'étais restée, je n'aurais pu survivre, je n'aurais pas pu faire comme si rien n'avais changé ce soir là. Tu ne sais rien, et tu. .Non vous n'avez pas besoin de savoir ! Ce ne sont pas vos affaires, je ne suis plus cette jolie petite poupée qu'il faut surveiller, protéger ou je ne sais quoi encore. J'ai changé depuis longtemps. Tu trouvais qu'à l'époque j'étais insolente ? Mon pauvre.. J'étais une délicate petite orchidée à l'adolescence. Je ne savais pas me défendre, ni que je devais autant me méfier de tout et tout le monde. Mais ne vous inquiétez pas... Ce temps est plus que révolue.

Malgré son regard toujours hanté par sa honte et sa faiblesse la jeune femme tenta, avec plus ou moins de succès en fonction des mots qui lui sortait de la bouche, de mettre sa haine dans sa voix, tout en les fixant à tour de rôle. Elle ajouta, même dans un murmure, plus ou moins audible pour brookesia dont elle avait finit par atteindre le côté, car elle avait reprit sa marche pendant son « discours ».

Et il le saura aussi, tôt ou tard il le saura..

S'apprêtant à s'en aller à présent, elle leur jeta un dernier regard avant de leur tourner le dos.
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Message par Brookesia Lambertoni Ven 2 Fév - 0:52

Suite aux remontrances que lui avait faites Brookesia, Gabriele ne pipa mot. Le fait qu’il ne réplique pas prouvait qu’il avait bien compris le message. L’italienne connaissait son cousin et elle avait compris qu'il s'attendait à ce qu'elle réagisse de cette manière. Peut-être avait-il même chercher à provoquer pareille réaction... Ce qui expliquerait le sourire -que Brookesia aurait qualifié d'immature- qui s'afficha sur son visage. Gabriele ne se mêlait que rarement des affaires des autres, mais sa volonté de protéger sa cousine le faisait parfois passer outre cette discrétion qui le caractérisait tant. Après avoir compris que le message qu’elle voulait faire passer à son cousin avait été saisi par ce dernier, Brookesia s’était adressée à Lucianna.

"Ma chère Brookesia..." commença par dire l’intéressée. "Même si je te considérais comme une amie lors de notre enfance, alors que plein d'autres avaient plus peur de toi qu'autre chose, j'aimerais savoir.. Simplement au nom de notre amitié.. Quand arriveras-tu à te mêler de ce qui te regarde ? Si ma famille ne sait pas que je suis dans votre village, c'est qu'ils n'ont pas besoin d'être mis au courant." Dans « votre » village avait-elle dit ? Intéressant... Ne se considérait-elle plus comme une Ardenzino ? Ou, selon elle, on pouvait dire qu’Ardenza appartenait à la famille Lambertoni ? Ne la coupant pas dans son élan, Brookesia la laissa poursuivre : Vous-même vous n'avez appris ma présence que cette semaine, alors que je suis revenue au début de l'été. Crois-moi, si je voulais que quelqu'un sache ma présence, j'aurais fait en sorte d'aller à la rencontre des gens ou de me faire voir par toutes les grandes gueules qui n'auraient su garder pour eux une chose aussi inconcevable que mon retour. Mais comme tu te doutes j'ai de bonnes raisons de n'avoir rien dit que ce soit à mon retour ou lorsque nous nous sommes vues il y a près d’un an de ça. 

Si la conversation s’était arrêtée là, si Lucianna avait tourné les talons à cet instant-ci, Brookesia ne l’aurait pas retenue. Elle l’aurait laissée s’en aller et elle aurait respecté son choix. Elle avait de bonnes raisons pour faire de son retour un secret ? Alors soit ! Elle ne voulait pas expliquer ses raisons aux deux seules personnes à qui elle pouvait éventuellement les dévoiler ? Si tel était son désir, alors Brookesia le respecterait ! Cependant, Gabriele ne semblait pas vouloir voir cet échange se terminer ainsi. Il s’approcha de Lucianna en tendant une main qu’il déposa sur son épaule. A l’instant même où le contact se fit, la jeune femme sursauta et eut une violente réaction : elle repoussa la main de Gabriele. Ce dernier semblait être abasourdi. Elle avait sans aucun doute dû mettre beaucoup de force dans son geste, car le cousin de Brookesia était loin d’être maigrichon ! On pouvait même dire que, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il était bâti comme une armoire à glace.

"Je t'ai dit de ne pas me toucher." fit-elle à l’adresse de Gabriele sur un ton des plus glacials. Elle semblait avoir vu un fantôme. Tel un chat apeuré, elle tremblait de tout son corps. Perplexe, Brookesia l’observa en silence, bien décidée à comprendre ce qui lui arrivait. "De quel droit oses-tu poser tes mains sur moi ?!!! Tu n'as pas le droit.. Ne t'avises plus jamais de faire ça. Surtout de façon si vicieuse. Vous n'avez pas apprit un minimum de bienséance ? Ne pas toucher quelqu'un sans qu'il ait, même de façon tacite montrer son accord ?"

Etrangement, Brookesia eut l’impression que ces paroles affolées n’étaient pas adressées à Gabriele. Certes, c’était lui qui avait touché Lucianna et c’était lui qu’elle regardait en parlant mais... Elle n’avait jamais réagi de la sorte. C’était comme si elle avait perdu le contrôle, comme si elle n’était plus elle-même. Brookesia avait remarqué sa froideur encore plus tranchante qu’habituellement, lorsqu’elle l’avait croisée à Londres, mais là c’était encore pire. Réfléchissant à toute vitesse, l’italienne tentait de rassembler les informations dont elle disposait pour tenter de les lier en elle. Comme un animal blessé qui tentait de s’enfuir d’une embuscade tendue par des chasseurs, Lucianna contourna le rocher en reculant, une certaine terreur se lisant dans son regard. Brookesia l’observait sans broncher, gardant un visage neutre de toutes émotions. Seule une lueur dans ses yeux laissait voir qu’elle était en train d’essayer de comprendre. Gabriele eut une réaction opposée à celle de sa cousine : il semblait s’inquiéter terriblement pour Lucianna et tenta de la raisonner :

"Luci', arrête. Tu ne fuiras pas une fois de plus ! Tu n'as pas le droit de nous refaire vivre cet enfer. Pense à nous, tes amis. Pense à ton père. Et bordel, pense à ton frère. J'ai gardé un œil sur lui, j'ai toujours essayé de le tenir éloigné des ennuis, mais il a besoin de toi. Il est devenu un ado, mais il reste un garçon qui a besoin de toi. L’as-tu ne serait-ce qu'aperçu ? As-tu une idée à quel point cela a été dur pour lui ?"

De nature calme, Gabriele semblait être réellement affecté par la situation. La manière dont il s’adressait à Lucianna ne fit que confirmer l’impression de la fille Lambertoni. Cette dernière lança un bref regard étonné à son cousin lorsqu’elle l’entendit jurer : cela n’était pas dans ses habitudes... Gabriele semblait être en colère face au comportement de la Revenante : il la questionnait pour savoir si elle se rendait compte de ce qu’elle avait fait endurer à son petit frère. La manière dont il posait ses questions laissait entendre qu’il doutait que les réponses soient positives. Tandis qu’il parlait, Lucianna avait arrêté de reculer. Une fois que le jeune homme eut fini de parler, elle s’adressa à eux sur un ton haineux, le regard toujours hanté par une chose que Brookesia ne parvenait pas à saisir.

"Comment peux-tu dire cela... Sache que je vous ai épargné l'enfer. Ma famille.. ainsi que la vôtre se porte bien mieux sans moi. J'ai protégé mon petit frère en partant, et je le ferai à nouveau si je ne suis pas capable d’affron... De faire mieux que cela. Sa vie sauve, c'est tout ce qui m'importe. Si j'étais restée, je n'aurais pu survivre, je n'aurais pas pu faire comme si rien n'avait changé ce soir-là. Tu ne sais rien, et tu... Non vous n'avez pas besoin de savoir ! Ce ne sont pas vos affaires, je ne suis plus cette jolie petite poupée qu'il faut surveiller, protéger ou je ne sais quoi encore. J'ai changé depuis longtemps. Tu trouvais qu'à l'époque j'étais insolente ? Mon pauvre... J'étais une délicate petite orchidée à l'adolescence. Je ne savais pas me défendre, ni que je devais autant me méfier de tout et tout le monde. Mais ne vous inquiétez pas... Ce temps est plus que révolu." Après ce long discours, Lucianna ajouta dans un murmure que Gabriele n’avait certainement pas entendu, étant plus loin de la jeune femme que Brookesia ne l’était : "Et il le saura aussi, tôt ou tard il le saura.."

La jeune femme leur jeta un dernier regard puis leur tourna le dos, s’en allant sans attendre une quelconque réponse aux nombreuses choses qu’elle leur avait dites. Brookesia ne fit pas le moindre geste pour la retenir, contrairement à Gabriele qui fit un pas en avant, lâchant un "Luci’... reste..." qui s’étrangla dans sa gorge sous le coup de l’émotion. La fille Lambertoni retint son cousin en lui barrant le chemin du bras. Le rocher se trouvant juste à côté il ne pouvait contourner cette barrière sans pousser sa cousine, chose qu’il ne se permit pas de faire. Le jeune homme posa son regard sur Brookesia, comme pour l’interroger silencieusement sur la raison d’une telle interdiction. Se répétant mentalement les nombreuses informations qu’elle avait récoltées, elle se plaça devant son cousin qui attendait toujours de savoir pour quelle raison elle ne lui avait pas permis de courir après Lucianna.  

« Ecoute-moi Gabriele, il faut que je parle seule à seule avec Lucianna. Tu vas donc rester ici jusqu’à ce que je t’envoie un message... D’accord ? »


"Mais..." commença à répondre la jeune homme.

« IL N’Y A PAS DE MAIS QUI FASSE ! » hurla l’italienne dont les mains s’agitèrent de manière menaçante. Se rendant compte qu’elle avait perdu son calme, elle reprit sur un ton autoritaire mais plus détendu : « Tu vas poser ton cul sur ce rocher et te relaxer. Tu ne nous suis pas, tu ne nous fais pas suivre, et tout ira bien. Capito ? »

"Capito..." murmura Gabriele visiblement à contre-coeur.

Brookesia aurait juré que les yeux de son cousin s’étaient humidifiés au cours de leur échange. Il devait réellement s’inquiéter pour Lucianna pour se laisser ainsi submerger par les émotions. Ne cherchant pas à en savoir plus, la fille Lambertoni le planta là et s’en alla au pas de course dans la direction qu’avait prise la Revenante. Tout en courant, elle repensa aux paroles de la Bella. Elle les a protégés en partant... Elle n’était pas capables d’affronter... Quelque chose ou quelqu’un ? Sa vie en dépendait apparement. Tout avait basculé un soir. Elle avait l’impression d’avoir été traitée comme une poupée qui avait besoin de protection et de surveillance. Elle avait également parlé de changements et du fait qu’elle ne savait pas se défendre et qu’elle ne se méfiait pas assez des gens. Et la manière dont elle avait réagi lorsque Gabriele l’avait touchée... Cependant, ce qui avait le plus interpellé Brookesia avait été ses dernières paroles : de qui parlait-elle à ce moment-là ?

*Quelqu’un a dû lui faire du mal et menacer sa famille... Mais qui ? Et de quelle manière ?*

Apercevant au loin la silhouette de Lucianna, Brookesia accéléra son pas de course après s’étaient assurée qu’elles n’avaient pas été suivies. Elle la rattrapa bien vite et contourna un arbre pour lui barrer la route et se placer devant elle. Levant les mains pour l’inciter à s’arrêter, elle prit immédiatement la parole :

« Ecoute Lucianna, j’ai cru comprendre que quelqu’un t’avait fait du mal. Je ne sais pas de qui il s’agit ni ce qu’il a fait, mais qui que ce soit et quelle que soit la chose qu’il t’ait fait, il le payera. Si tu me dis maintenant qu’un membre de ma famille qui t’a menacée de faire du mal à ton père, ton frère, ou les deux, je me chargerai personnellement de.... De lui faire payer ses actes. » lâcha finalement la demoiselle après avoir dégluti. De telles paroles sortant de la bouche de Brookesia ne pouvait signifié qu’une chose : elle n’avait jamais été plus sincère. En effet, l’italienne tenait plus que tout aux membres de sa famille. « Au nom de notre amitié... Te lo giuro. » poursuivit-elle sans laisser le temps à Lucianna de prendre la parole. Accompagnant toutes ses phrases en agitant ses mains et ses bras pour appuyer ses propos, Brookesia enchaîna : « Si tu n’arrives pas à en parler, je comprendrais. Mais dans ce cas, si je peux faire quoique ce soit pour toi... Dis-le moi. Tu as besoin d’une arme ? J’en ai ! Une certaine somme d’argent peut te sortir du gouffre dans lequel tu te trouves ? Dis-moi combien et l’argent est à toi ! Tu as besoin d’être protégée ou que ta famille le soit ? Alors je te constituerai la meilleure garde qu’un habitant d’Ardenza puisse avoir ! Tu pourras choisir les hommes toi-même si tu le désires ! Ne rejette pas mon aide, et dis-moi ce dont tu as besoin... Anna. »

Brookesia avait ajouté ce dernier mot en laissant l’ombre d’un sourire passer sur ses lèvres. Cela faisait bien des années qu’elle ne l’avait plus appelée ainsi. C’était sa façon à elle de lui rappeler tout ce qu’elles avaient partagé lorsqu’elles étaient petites. C’était également sa manière de lui faire comprendre premièrement qu’elles étaient seules et ensuite que, quoiqu’elle lui avoue, elles resteraient à jamais proches. La fille Lambertoni avait appelé Lucianna « Anna » le jour où leur amitié était née. Avec le temps, ce surnom était resté mais n’était employé que lorsqu’elles étaient que les deux ou lorsque Brookesia souhaitait s’entretenir avec son amie sans que personne d’autre ne soit présent, souvent pour lui confier un secret comme les petites filles en ont parfois. Son regard planté dans celui de Lucianna incitait cette dernière à se confier à elle ou, au moins, à accepter son aide.


Dernière édition par Brookesia Lambertoni le Sam 17 Fév - 15:40, édité 1 fois
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Message par Lucianna Contini Sam 3 Fév - 22:32

Lucianna marcha rapidement, slalomant entre les arbres, évitant tout ce qui pourrait provoquer sa chute et donc la ralentir, car elle savait. Oui elle n'avait aucun doute sur le fait qu'on la suivrait, qu'on ferait en sorte de la rattraper pour lui parler , la faire parler aussi très probablement. Faisant un décompte dans sa tête, afin de ne pas trop penser a tout ce qu'elle avait lâché en information un peu contre son gré. Ses émotions avaient prit le dessus, elle s'en voulait de s'être laissé aller de la sorte, jamais elle n'aurait du en dire autant, pour cela elle ressentait une nouvelle fois la colère envahir encore plus son cœur déjà sombre. A cet instant, des bruits de pas, des bruits de pas de courses se firent entendre. A n'en pas douté, au son léger de la foulé régulière, la jeune femme sût d'instinct que Brookesia arrivait. La Contini en reçu un petit pincement au cœur, elle aurait préféré que ce soit Gabriele, d'une car elle pouvait plus facilement le faire partir et de deux car le lien qui les avait unis était plus fort.  Bien plus que la simple amitié entre filles particulière et pourtant qu'elle entretenait avec Brook' lors de leur enfance. Cependant la brune ralentit le pas, en attendant que celle d'un an plus âgée n'arrive à sa hauteur, jusqu'à se planter devant Luc' les mains en avant pour que cette dernière ne cherche pas à avancer. La demoiselle recula d'un pas mais pencha néanmoins légèrement la tête le regard fixé sur la Lambertoni pour écouter ce qui allait être dit.

*Aller que le second round commence.. *



A ce moment là, Brookesia commença a dire ce qu'elle pensait devoir dire, ce qu'elle croyait nécessaire à l'ancienne petite chose. Quand elle eut terminé un sourire doux amère s'étira sur le visage de Luc' en entendant le diminutif qu'elle employait envers elle quand Brook' avait envie de se confier ou de discuter de chose importante.

Et bien et bien.... Elle arqua un sourcil, faisant mine de chercher ses mots tout en continuant de la fixer d'un regard des plus neutre. Je pense que je dois te remercier pour tes propositions. Pour ce qui est des armes, je m'en suis procurée autrement, je ne veux rien devoir à ta famille. Par contre pour ce qui est de la protection de ma famille.. Je n'en suis pas certaine. Je te l'ai dis, je ne veux rien devoir à Sebastiano et ses gars. L'idée est bonne, seulement.. Oui l'un des gars de ton frère est dans ce qui m'est arrivée. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de te dire qui c'est, ni ce qu'il m'a fait subir le soir avant mon départ. Si tu veux mon avis, je suis persuadée que tu te doutes déjà de ce que j'ai vécu. Et quand tu sauras si tu as tort ou raison, tu comprendras bien vite de qui il s'agissait. Surtout avec tout les détails que j'ai pu lâcher sans le vouloir tout à l'heure.

Elle laissa son regard dévier légèrement au loin, puis se re-concentra sur son interlocutrice.

Je te réitère mes remerciements pour tes propositions, mais surtout pour avoir, si je ne m'abuses, dis à ton cousin de ne pas venir à moi. Je ne peux te cacher, que je suis en colère contre moi de vous en avoir autant avoué, mais je m'en veux également de ma réaction envers Gab'. Il ne méritait pas ça de ma part. Je sais que lorsque nous étions enfant, malgré l'année que toi et moi on a d'écart et le fait que je ne sois pas de la famille, il m'a toujours considéré comme il le fait pour toi. Il a toujours chercher à me protéger et m'aider. Seulement, maintenant il ne peut rien faire. Crois moi, Gabriele ne doit pas s'en mêler. Je tiens toujours à lui, ce que je lui ai dis et ma façon de le tenir à l'écart.  Elle inspira, ses yeux brillèrent des larmes d'anxiétés et de rage qui ne couleraient pas devant Brookesia. Quand à toi, bien  je ne pense pas non plus que tu doives t'en mêler. Tu n'as aucun lien avec cette histoire, de plus si tu en viens à t'allier à moi, tu risques des emmerdes, et pas des moindres, avec ton frère.  Tu vois si je suis partie, c'est parce que je savais que lui en parler ne changerait rien, il ne m'aurait jamais cru, et maintenant ce sera encore moins crédible à ses yeux. En plus, je sais qu'au fond, il s'en fout, mon départ n'a rien changé pour lui, je n'étais rien à ses yeux qu'une petite qui traînait parfois dans vos pattes.   Donc je vais agir, à ma façon et seule. Personne ne pourra rien faire.  Ce succhiacazzi  paiera pour tout !! Ca je peux te l'assurer..

La bellissima savait qu'elle ne faisait qu'aiguiser la curiosité de brook mais c'est comme si elle avait du mal à retenir ses mots, après toute ces années, il fallait qu'elle arrive a expliquer, ou faire comprendre à quelqu'un ce qui l'avait pousser a s'éloigner, à protéger ceux qu'elle aimait en partant loin, sans prévenir.

*Va t'elle réussir a deviner, ou a t'elle finalement prit son partie, et tolère t' elle ce bastardo et ces actions ?  Ca ne collerait pas à celle dont je me souviens mais on ne sait jamais, cela fait maintenant presque 7 ans que je suis loin, que j'ai coupé tout contact.. Les gens changent, moi la première je ne suis plus comme ils m'ont connu.. Ils ne savent pas encore à quel point.. Seul gab' semble être le même.. Je suis tellement navré Gab, on ne se reverra pas, peut être même plus jamais, continue de veiller sur Angelo, mon frere a besoin de toi, il n'a plus besoin de moi maintenant.. *

Perdue dans ses pensées, mêlée de prière, elle demanda à Brookesia de l'excuser auprès de Gabriele, et de garder pour elle les derniers dit par la cadette des deux, si possible,  Luc savait que le jeune homme pouvait être curieux et persuasif. Sans être sûre de pourquoi, ou même si elle admettrait jamais ce qui la poussa à faire ça, mais elle s'avança et prit très brièvement La Lambertoni dans ses bras, avant de vouloir partir une nouvelle fois loin de ses deux anciens amis.


Dernière édition par Lucianna Contini le Dim 18 Fév - 18:35, édité 1 fois
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Message par Brookesia Lambertoni Sam 17 Fév - 15:35

Brookesia attendait la réponse de Lucianna, baissant progressivement ses mains encore levées en se rendant compte que la jeune femme n’allait pas chercher à s’enfuir. Elle les gardait cependant prêtes à agir au cas où la brune changerait d’avis. Lorsque la fille Lambertoni avait surnommé la Revenante « Anna », cette dernière laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres. Ledit sourire était à mi-chemin entre le plaisir et la peine. Lucianna arqua un sourcil après une courte prise de parole qui laissait entendre qu’elle s’apprêtait à parler. Son regard d’une neutralité sans pareille aurait déstabilisé plus d’une personne, mais pas Brookesia. L’italienne fixait son interlocutrice, bien décidée à ne pas s’offusquer face à la froideur apparente de la Revenante.

Je pense que je dois te remercier pour tes propositions. Pour ce qui est des armes, je m'en suis procurées autrement, je ne veux rien devoir à ta famille. Par contre, pour ce qui est de la protection de ma famille... Je n'en suis pas certaine. Je te l'ai dit, je ne veux rien devoir à Sebastiano et ses gars. L'idée est bonne, seulement... Oui l'un des gars de ton frère est dans ce qui m'est arrivée. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de te dire qui c'est, ni ce qu'il m'a fait subir le soir avant mon départ. Si tu veux mon avis, je suis persuadée que tu te doutes déjà de ce que j'ai vécu. Et quand tu sauras si tu as tort ou raison, tu comprendras bien vite de qui il s'agissait. Surtout avec tous les détails que j'ai pu lâcher sans le vouloir tout à l'heure. 


Brookesia écoutait chacune des paroles de Lucianna, bien décidée à y déceler tous les messages qu’elle tentait, peut-être inconsciemment, de faire passer. La manière dont elle avait insisté sur le fait qu’elle ne voulait rien devoir à la famille Lambertoni avait tout d’abord surpris la brune, mais après que la Revenante ait avoué que le coupable de son malheur était l’un des hommes de Sebastiano, tout ce qu’elle avait dit prenait du sens. Bien que Brookesia avait déjà une petite idée concernant ce que Lucianna avait subi la veille de son départ, elle ne parvenait pas à se mettre d’accord concernant l’ingrat qui avait pu faire subir pareille atrocité à une jeune femme.

Parmi les hommes de son frère, plus d’un était assez mauvais pour être l’auteur de ce qui avait été commis. Au fond d’elle, Brookesia espérait que le coupable était Sergio. Cela aurait été la preuve parfaite à apporter à Sebastiano ; il y avait quelques jours seulement, le frère de la brune lui avait dit de lui prouver que cette enflure de Sergio était un homme mauvais. Se rendant compte à quel point sa pensée était déplacée, la jeune femme n’en fit pas part à son interlocutrice. Espérer que ce Sciupafemmine était celui qui avait fait cela juste pour pouvoir le faire tomber n’était pas digne d’une Lambertoni. C’est donc sans dire un mot qu’elle écouta la suite des paroles de Lucianna :

Je te réitère mes remerciements pour tes propositions, mais surtout pour avoir, si je ne m'abuse, dis à ton cousin de ne pas venir à moi. Je ne peux te cacher que je suis en colère contre moi de vous en avoir autant avoué, mais je m'en veux également de ma réaction envers Gab'. Il ne méritait pas ça de ma part. Je sais que lorsque nous étions enfant, malgré l'année que toi et moi on a d'écart et le fait que je ne sois pas de la famille, il m'a toujours considérée comme il le fait pour toi. Il a toujours cherché à me protéger et m'aider. Seulement, maintenant il ne peut rien faire. Crois-moi, Gabriele ne doit pas s'en mêler. Je tiens toujours à lui, ce que je lui ai dit et ma façon de le tenir à l'écart. Quant à toi, bien je ne pense pas non plus que tu doives t'en mêler. Tu n'as aucun lien avec cette histoire, de plus si tu en viens à t'allier à moi, tu risques des emmerdes, et pas des moindres, avec ton frère.

Les premières paroles de la Bella laissèrent Brookesia de marbre. L’entendre parler ainsi de Gabriele n’avait rien d’étonnant. Elle se contenta d’accueillir ces propos-là d’un bref hochement de tête entendu. La seconde partie du monologue de Lucianna éveillèrent la curiosité de la brune : cette dernière, surprise, haussa ses sourcils en entendant son interlocutrice lui dire qu’elle n’avait aucun lien avec cette histoire. Cela contredisait ce qu’elle avait dit quelques instants auparavant : si le coupable de son malheur était bel et bien l’un des hommes de Sebastiano, alors cela concernait plus que jamais Brookesia. Lorsque Lucianna évoqua les emmerdes que l’italienne pouvait avoir avec son frère, l’intéressée leva les yeux au ciel et écarta l’éventualité mentionnée d’un bref geste de la main.

Tu vois si je suis partie, c'est parce que je savais que lui en parler ne changerait rien, il ne m'aurait jamais crue, et maintenant ce sera encore moins crédible à ses yeux. En plus, je sais qu'au fond, il s'en fout, mon départ n'a rien changé pour lui, je n'étais rien à ses yeux qu'une petite qui traînait parfois dans vos pattes. Donc je vais agir, à ma façon et seule. Personne ne pourra rien faire. Ce succhiacazzi paiera pour tout !! Ca je peux te l’assurer... 

La fille Lambertoni écouta sans broncher, et, s’attendant à ce que la jeune femme aux yeux bleus poursuive, elle ne pipa mot. Cela ne manqua pas : l’italienne demanda à ce que Brookesia l’excuse auprès de son cousin et de garder pour elle ce dont elles avaient parlé. Ne faisant jamais de promesse qu’elle n’était pas certaine de pouvoir tenir, la brune répondit simplement qu’elle ferait passer le message à Gabriele et qu’elle essayerait de garder pour elle l’échange qu’elles venaient d’avoir. Lorsque son interlocutrice la prit dans ses bras pour l’étreindre rapidement, Brookesia fut surprise. Lucianna était d’ordinaire si distante... Elle répondit cependant à l’étreinte en serrant brièvement l’italienne contre elle.

Si je te propose l’aide et la protection que ma famille peut offrir à la tienne, sache que tu ne nous devras rien. Pas le moindre centime. Pas le moindre service. Rien. Commença à dire la fille Lambertoni alors que Lucianna s’écartait déjà d’elle, voulant apparemment clore la discussion et s’en aller. Voulant avant tout mettre les choses au clair, Brookesia poursuivit : Et cesse donc de croire que la mince possibilité que je me mettre Sebastiano à dos si je décide de te venir en aide va me retenir de faire ce que je veux faire. Je veux t’aider, et je t’aiderai. Et tu sais... Seb’ n’en a pas rien à foutre de toi. Ce que tu penses est faux, je peux te l’assurer. Mais bref... Je pense qu’il serait plus judicieux de poursuivre cette discussion dans un endroit à l’écart des oreilles indiscrètes... Dans cette forêt, on ne sait jamais si quelqu’un se cache derrière un tronc d’arbre ! dit-elle en ajoutant un clin d’oeil complice, faisait bien évidemment référence au fait qu’elle-même s’était dissimulée derrière un arbre pour épier Lucianna et Gabriele. Libertà bar, dans deux jours, à vingt-et-une heure, ça te va ?

Sans compter la maison des Lambertoni, le Libertà était sans doute l’endroit le plus hors d'atteinte des curieux et curieuses. La famille de Brookesia avait réquisitionné ce qui aurait dû être le bureau du gérant pour y installer une sorte de table privée. Ils pouvaient ainsi profiter des avantages d’un bar -présence d’alcool et d’autres diversions- tout en ayant la possibilité de se mettre à l’écart s’ils le désiraient. La jeune femme attendait la réponse de son interlocutrice. Sans doute qu’après cela elles repartiraient chacune de leur côté : Lucianna retournant en ville, et Brookesia faisant demi-tour pour aller déloger son cousin du rocher sur lequel elle l’avait abandonné.
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